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Dégustation de Champagne Henriet Bazin Grand Cru Blanc de Noirs – Extra Brut

22 vendredi Mai 2020

Posted by CATZ Philippe in Biodynamie, cepage, Champagne, Dégustation, Nouvelles adresses

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Marie Noëlle et Nicolas Rainon, président aux destinées de la maison de champagne Henriet-Bazin. Marie-Noëlle représente la 5ème génération.

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Un peu d’histoire
L’aventure de la maison commence en1890 ! Trois amis vignerons de Verzenay, décident de garder une partie de leur récolte pour élaborer leurs propres cuvées. Parmi eux son arrière grand-père dont le fils développe les soins à la vigne et lance la vente de bouteilles, qui représente près de la moitié du volume de raisin produit au moment de la transmission au père de Marie-Noëlle. Ce dernier épouse une Bazin, vigneronne à Villers-Marmery. L’union des deux « terroirs » donne naissance au Champagne Henriet-Bazin. Marie-Noëlle arrive dans la maison en 1991, convainc son père de vinifier l’ensemble de la récolte et s’engage à s’occuper de la commercialisation, qu’elle développe et ouvre sur l’étranger.

Le vignoble aujourd’hui
Il compte 7,5 ha hectares. sur 4 villages : Verzenay-Verzy-Villers Marmery et Faverolles & Coëmy.
Les terroirs de Verzenay-Verzy et Villers Marmery, Grands et premiers crus, sont situés entre les contre forts Nord du Moulin de Verzenay et les coteaux Sud de Villers-Marmery, en passant par Verzy.
S’y ajoutent, 1,75 ha acquis par Marie-Noëlle, plantés de Pinot Meunier, sur la commune de Faverolles & Coëmy, dans la vallée de l’Ardre*. La maison cultive donc maintenant les 3 cépages. Les 7,5 ha du domaine sont répartis en 32 parcelles sur 4 villages comme suit : VERZENAY : Grand Cru (2 Ha de pinot noir)
VERZY : Grand Cru (1 Ha de pinot noir et chardonnay)
VILLERS MARMERY : 1er Cru (3Ha de chardonnay)
FAVEROLLES-ET-COEMY (1,5 Ha de meunier)

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Le Grand Cru Blanc de Noirs Extra Brut que nous avons dégusté est issu des seuls terroirs de Verzenay (limons, silice et graveluches* sur craie) et de Verzy (limons et argile fine sur craie).

Travail à la vigne et au chai
Marie-Noëlle, sensibilisée à l’environnement dés son enfance écrit :  » Je modifie la tenue du vignoble et instaure petit à petit le labour et l’enherbement qui sont aujourd’hui effectués sur l’intégralité de nos parcelles« . S’ajoutent la confusion sexuelle* et la limitation au maximum des traitements chimiques.
Marie-Noëlle dit encore « La vigne me rendant bien ce que je fais pour elle, j’ai la chance d’obtenir de beaux vins et de superbes typicités que je laisse s’exprimer en des cuvées* qui leur rendent hommage. Mono cépages*, mono-terroirs et grands millésimes* viennent épauler notre gamme historique…« . Sans parler de véritable biodynamie pour le moment, le vignoble est conduit dans la perspective de cette philosophie. A cette fin Claude Bourguignon (ingénieur agronomie, spécialiste de la micro-biologie des sols et Geoffrey Orban (spécialiste des terroirs et surtout de Champagne) se sont rencontrés dans le vignoble avec Marie-Noëlle pour un audit de ses sols… affaire à suivre…
La vinification et l’élevage sont donc très méticuleux : pressurage* sur pressoir Bücher (considéré comme la meilleure marque par les bons vignerons) pour des marcs * de  4000 kg, débourbage à froid*, cuve en fer émaillé, fermentation malo-lactique* faite, dégorgement* 6 mois avant la vente.

La gamme
De ce large éventail de terroirs, plantés dans les 3 cépages Pinot Noir, Meunier et Chardonnay, résultent une dizaine de cuvées mono-cépage* ou d’assemblage* dont ce Blanc de Noirs de Pinot Noir. A noter qu’existe également dans la gamme un Blanc de Noirs de Meunier également très intéressant.

Dégustation
Le Blanc de Noirs* Grand Cru* Extra Brut* que nous avons dégusté est une cuvée issue d’un assemblage de Pinots Noirs des millésimes 2012 et réserve 1968 à 2013, avec un dosage de l’ordre de 5 gr/litre, issu  des terroirs de Verzenay et Verzy.
Puissance et minéralité caractérisent donc ce vin racé dont le faible dosage * rehausse la fraîcheur. 

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Robe vieil or tirant sur le brun, bulles extrêmement fines et évanescentes, finesse assez rare pour du Pinot Noir, manifestant une maîtrise de la prise de mousse.
Le premier nez évoque la datte et la figue sèches, avec une touche de bergamote et de tisane et de mousserons (petits champignons des prés). On est manifestement en présence d’un champagne à maturité optimale.
Son attaque est élégante malgré son opulence, la « matière » envahit le palais et développe une allonge impressionnante sur ces notes de fruits secs repérés au nez. La finale est également ample et suave avec une longueur en bouche étonnante. On est en présence d’un grand cru, cette longueur nous le rappelle.
C’est une grande cuvée, à marier avec un foie gras (ce que nous avons fait…), des crustacés, un fromage de Bourgogne type Epoisses, j’oserais même une cuisine d’Afrique du Nord assez relevée comme un tajine à l’agneau ou un couscous pas trop épicé, tant la structure est complexe et dense.
Cette bouteille était la dernière de l’ancien assemblage (2012- 2013 de mémoire), preuve que le champagne est un vin de garde !

Sa composition actuelle est de 70 % de vendange 2014 et 30 % de vins de réserve * issus des vendanges 1968 à 2013, son  dosage * extra brut*  est toujours de 5 gr/l et sa version brut est dosée à 7,5 gr gr/l.

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Où trouver ce champagne
Ce Champagne, dans ses nouveaux habillage et assemblage, est en vente à Paris au bar à Champagne, l’Afterbulles, situé dans le quartier de la Butte aux Cailles, 35 Rue de l’Espérance – 13ème.

* Tous les termes marqués d’une astérisque, font l’objet d’une définition sur le site http://www.philandbert.fr, où vous découvrirez également d’autres cuvées de la maison Henriet-Bazin, ainsi que sur le site de la maison http://www.champagne-henrietbazin.com

Menace sur le vin : Les défis du changement climatique

21 mardi Avr 2020

Posted by CATZ Philippe in Biodynamie, Bordeaux, cepage, Champagne, Dégustation, Livre, Nouveaux Vignobles, Vin d'Allemagne, Vin d'Alsace, Vin d'Autriche, Vin d'Espagne, Vin d'Europe Centrale, Vin d'Italie, Vin de Bourgogne, Vin de Grande Bretagne - Vin UK, Vin de Grèce, Vin de Loire, Vin de Savoie, Vin de Vallée du Rhône, Vin du Beaujolais, Vin Naturel, vins du nouveau monde

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C’est le titre du petit livre remarquable des deux journalistes Valéry Laramée de Tannenberg et Yves Leers respectivement rédacteur en chef du Journal de l’environnement et spécialiste du développement durable et du changement climatique et entre autres consultant pour l’Atelier du climat (Ed. BUCHET CHASTEL collection Dans le vif).
J’avais 20 ans au moment de la publication du fameux THE MANKIND AT THE TURNPOINT (second rapport du Club de Rome : c’était l’ancêtre de la COP 21 et suivantes…). C’était l’angoisse, on était en plein choc pétrolier, je partais faire mon service militaire et, j’allais le découvrir, me préparer peut-être à partir en Israël pour faire la guerre.
Heureusement une issue a été trouvée avant ! enfin une issue… c’est un autre sujet.

Q’avons nous REELEMENT fait  depuis 46 ans pour protéger notre planète et éviter ce changement climatique ? (Le rapport a été publié en 1974 il y a presque un demi-siècle !). Comme l’écrivent nos auteurs dans leur introduction en forme de questionnement : Allons nous mettre fin à une très ancienne série  » La conquête de la Vigne » ?  La réponse en refermant ce livre est  : C’est fort possible mais …

Après avoir présenté la Vitis vinifera (la variété de vigne qui fait le raisin pressé dans nos flacons), l’histoire de sa domestication en occident et du climat qui l’ont accompagnée, un chapitre est consacré à l’influence du climat sur les changements du cycle de la vigne et sur le caractère de nos vins. Les auteurs passent ensuite en revue les principaux vignobles du monde et dressent un bilan pour le moins inquiétant. Ils préconisent des solutions parmi lesquelles, la biodynamie pour conclure sur l’absolue nécessité de changement immédiat de paradigme et d’une adaptation draconienne.

Je vous conseille la lecture de ce petit ouvrage accompagné de quelques cartes et graphiques pédagogiques. Vous comprendrez mieux, par le biais de notre liane ancestrale chérie, ce qui se joue aujourd’hui ! 
A lire et  pour le coup, sans modération…

Vins d’Ayse du domaine Dominique Belluard

01 mercredi Avr 2020

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Biodynamie, cépage rare, gringet, vin nature, vin savoie

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En ce temps de confinement, où nous rêvons de grand air pur et d’espace, voici une appellation de Haute Savoie, l’AOP AYSE. Je pensais Confinement> Confins>Haute Savoie… Les Confins c’est près de la Clusaz, voici une petite photo empruntée sur un site de tourisme je crois, ça fait rêver non ?

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L’AOP AYSE s’étend dans la vallée de l’Arve, sur les communes de Ayse, Bonneville et Marignier à une trentaine de kilomètres au sud Est de Genève.

AYSE

Le vignoble daterait du temps des Burgondes (cf. Astérix chez les…), les traces officielles sont du 13 ème siècle, le vignoble s’étendait sur 9 communes, avec à son apogée (en 1870), 630 ha de vignes plantées.
Aujourd’hui il n’en reste qu’une vingtaine !  L’AOC Savoie AYSE a été créée en 1973, n’existe qu’en blanc et en effervescent blanc .Elle ne pèse que 0,6% de la production et représente seulement 0,8 % des surfaces plantées de la région, mais 13 % de ses vins blancs mousseux !

Exposés plein sud, les coteaux ensoleillés profitent des premières pentes du Massif du Chablais (d’où vient le fromage d’Abondance).

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Ces premières pentes sont constituées de molasse (ensemble de roches sédimentaires, essentiellement détritiques s’accumulant dans des bassins d’avant-pays en périphérie des chaînes de montagne). Situés à une altitude de 450 mètres, ces coteaux bénéficient d’un climat continental-montagnard.

La surface de l’AOP est de 2 ha en vin blanc tranquille et 15 ha en vin blanc mousseux. La production représente seulement 102 hl de vin tranquille et 641 hl de vin mousseux. Les rendements sont de 51 hl/ha en vin tranquille et 42,7 hl/ha en mousseux.

Trois types de sols se retrouvent sur l’appellation AYSE :

1 – Des éboulis calcaires venant du massif du Chablais sous forme de petits cailloux.

2 – Des sédiments de glaciers très anciens : sous forme de strates de molasse argilo-calcaire.

Molasses

3 – Des sédiments de cascades glacières sous forme d’argile rouge chargée en alumine de fer sur le terroir du « Feu »

Le Feu avant verdure

Le seul cépage autorisé dans l’AOC(AOP maintenant) est le Gringet, qui ne pousse que dans cette région de Haute Savoie et nulle part ailleurs en France et dans le monde.

J’ai choisi d’en parler avec les vins de Dominique BELLUARD, qui exploite à lui tout seul 10 ha de ce vignoble.

Je l’appelle « le gentleman du vignoble », avec sa gueule à la Clint Eastwwood et ses fringues (surtout les chaussures)  « de milord » , quand il « descend » à la ville.

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Il a un talent fou Dominique !  Les amateurs le connaissent bien d’ailleurs.
Son domaine est en biodynamie depuis pas mal de temps (2001) et il est un des fervents défenseurs des cépages autochtones et heureusement pour nous !

Les terres de sa famille étaient autrefois couvertes d’arbres fruitiers. Les parents de Dominique ont exploité leurs vergers jusque dans les années 80. Après des études d’œnologique à Beaune, Dominique prend la relève en 1988 et s’occupe de toute la partie production et vinification. Le domaine, créé en 1947, s’étend aujourd’hui sur 10 hectares situés sur la seule commune d’Ayse. C’est le cépage endémique Gringet qui donne toute sa spécificité à l’AOP Ayse.

Dominique nous dit « Le Gringet il est cultivé uniquement sur l’appellation AYSE et nulle part ailleurs. On pense que ce cépage endémique de la Savoie était déjà présent avant l’arrivée des Romains. Les dernières analyses ADN démontrent qu’il n’appartient pas à la famille des savagnins (Traminers) comme beaucoup le pensent. Actuellement il ne reste que 22 hectares de Gringet en production dont 10 travaillés sur le domaine. Le reste est réparti sur une dizaine de petits producteurs ». 

La principale préoccupation de Dominique BELLUARD est de préserver la typicité du GRINGET en cultivant la vigne dans le plus grand respect des terroirs et des traditions d’élaboration. Il a pour ce faire, reconverti le domaine en 2001 à la culture bio-dynamique, utilise des levures  (pour la FA : fermentation alcoolique) et bactéries indigènes (pour la FML: fermentation malo-lactique), des contenants en béton et ovoïdes pour favoriser le vieillissement harmonieux de ses vins. Voici un texte emprunté à son site internet :

« C’est la seule réponse aux lois du vivant. Après plusieurs années de culture chimique, même « raisonnée », on se rend compte que quelque-chose ne fonctionne pas. Vous créez des déséquilibres, car tout notre environnement ne fonctionne que sur les lois du « Vivant ». La terre où plonge les racines des plantes, n’est pas qu’un support au végétal, mais un lieu de vie et d’échange entre les mondes : végétal (racines, champignons, levures…), animal (insectes, vers de terre, bactéries…) et minéral (roches, limons, argiles…).
Ce sont ces micro-organismes qui structurent notre « terre-mère » et la rendent fertile. Ils rendent disponible les différents éléments de croissance nécessaires à la plante. Toute cette vie ne peut fonctionner sans la présence de l’eau et de l’air. Tous les pesticides de synthèse (origine non organique) : désherbants, fongicides, insecticides, acaricides ont une action extrêmement néfaste sur ces derniers. Une baisse de l’activité microbienne touche directement la structure du sol : tassements, érosion, lessivage des microéléments…, ce qui entraîne une perte de notre « Terroir ». Car c’est l’énergie que dégage la masse microbienne qui « soude » entre eux, les différents éléments de la « terre-mère ». Mais cela ne suffit pas à la croissance de la plante, car ses prélèvements dans le sol ne représentent que 3% de ses besoins, les 97% restants sont pris dans l’Atmosphère.
C’est pourquoi les préparations bio-dynamique (Préparats) à base de bouse de vache (500), vont vitaliser et augmenter l’activité biologique (croissance et rendement) et que la silice réduite en poudre (501), va structurer la plante, développer les arômes et la rendre résistante aux maladies.
Ce sont ces Préparats qui vont mettre votre plante en relation avec la Terre et le Cosmos et rééquilibrer les Rythmes (jour/nuit, lune montante/lune descendante et les saisons : printemps, été, automne, hiver) ».

Et Dominique de citer ensuite le père de la bio-dynamie Rudolf Steiner : « Les Forces captées par les plantes ne sont pas perdues pour celui qui les mange. ».

CQFD !

Et pour finir, l’encépagement du domaine est : 95% Gringet, 3% Altesse, 2% Mondeuse et les AOPs du domaine sont : Vin de Savoie Ayse (Méthode Traditionnelle et Cuvée Mont-Blanc), Vin de Savoie blanc (Cuvées Les Alpes, Grandes Jorasses et Le Feu), Vin de Savoie rouge (Mondeuse).

C’est évidemment la Cuvée Le Feu qui a ma préférence, car la plus typique, provenant de cette parcelle éponyme qui se trouve à 450 mètres d’altitude, en pente très raide (supérieure à 40 %) et orientée Sud-Est. Elle est plantée uniquement de Gringet sur des terroirs de sédiments de cascades glacières composés d’argile rouge chargé en alumine de fer, et avec des rendements faibles de l’ordre de 35 hl/ ha. Tout cela donne une typicité très particulière au vin.  Les deux fermentations (alcoolique et malo-lactique) sont réalisées respectivement avec des levures et des bactéries indigènes pour respecter au maximum l’expression du terroir dans le vin. L’élevage est réalisé en cuves ovoïdes de béton dont le vortex (circulation en forme de tourbillon naturellement suscité par la forme de la cuve), permet un vieillissement particulier du vin en contact avec ses lies.
Une filtration grossière est réalisée sur terre blanche et l’ajout de SO2 est très faible moins de de 30 de mgr/l au total. Je rappelle que la législation européenne autorise pour les  les blancs à teneur inférieure à 5 gr de sucre, jusqu’à 200 mg/l de SO2 pour les blancs classiques et 150 mg/l pour les blancs issus vinifiés en bio. On est ici loin du compte !
C’est un vin au nez d’agrumes et de fruits exotiques que l’on va retrouver en bouche avec une note de pêche à l’aération et une touche fraîche entre menthol et chlorophylle qui va assurer une belle fraîcheur à cette dégustation gourmande. Je l’ai essayé sur une recette

Langoustines rôties sur salade d’agrumes & coulis de mangue

que je vous conseille, disponible sur le site https://cotesoleils.fr de mon amie et collègue Sophie GOZLAN, le résultat est tout simplement sublimissime !

Il n’y a plus de Feu disponible au domaine pour le moment,  mais je vous invite à vous consoler avec les deux autres cuvées de blanc à base de Gringet également : Les Alpes (vin floral et fruité, souple et minéral) ou les Grandes Jorasses (plus minéral). Et il y a également deux cuvées d’effervescents très intéressants.
Vous trouverez certainement ces bouteilles chez les bons cavistes qui privilégient les vins « naturels » au sens général (Bio, Biodynamiques, pas trafiqués quoi…). Vous les trouverez peut-être également chez un très bon caviste en ligne https://walter-wine.com/content/4-caviste-en-ligne.
Bonne découverte et à bientôt pour de nouvelles découvertes.
Je vous rappelle que mon métier de base est de donner des cours de dégustation (depuis 2005). Vous trouverez toutes informations et dates et programmes des cours « standard » en tout cas sur http://www.vinissime.fr. (je n’ai pas encore supprimé les dates prévues avant confinement, elles vont disparaître évidemment).
Tout est suspendu jusqu’à nouvel ordre, ce qui me laisse le temps de vous écrire ces billets ! en fin posts pardon… mais billet ça fait style non ?
Et pensez aux apéro-skype et autres whatsap ou Zoom,  je n’y croyais pas, mais c’est vraiment sympa, le seul truc c’est qu’on boit pas la même chose mais bon on va y remédier… Une idée que je creuse en ce moment d’ailleurs, j’y reviendrai bientôt !

 

Visite et dégustation en CHAMPAGNE à CHAMERY chez Clément PERSEVAL le 16 Juillet 2014

17 lundi Nov 2014

Posted by CATZ Philippe in Biodynamie, Champagne, Dégustation, Nouvelles adresses, Vin Naturel

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L’accueil est franc, direct, authentique, un rien rustique juste ce qui met à l’aise,  on a tout de suite envie de monter avec lui sur le tracteur pour entrer dans le vif du sujet…140716_Clément PERSEVAL dans son caveau de dégustationClément PERSEVAL fait partie de cette jeune génération de vignerons décomplexés et talentueux, héritiers de la grande tradition qui deviennent à leur tour des « passeurs » mais créatifs. Ils héritent mais ajoutent, adaptent, transforment. Eux aussi, un jour, ils transmettront e savoir faire acquis aux jeunes générations et feront partie de la tradition ! C’est ça le monde du vin et c’est ce qui nous manque tant aujourd’hui : La transmission, l’éducation, la redécouverte des vrais espaces de  liberté (pas ce que je veux quand je veux, mais à l’écoute et avec la nature) et ce rien de transcendance (avec ou sans Dieu)… Tou ce qui manque tant à nos générations et celles qui montent…

Clément passe son Bac pro puis file faire les vendanges chez Anselme SELOSSE en 2008 (il y a pire comme prof!).

En 2009 il travaille au Château des RONTETS à Fuissé, en Bourgogne méridionale. Ce vignoble est en Bio, il fait des vins nature (sans soufre), sans intervention humaine. De ces rencontre de vignerons, de ces philosophies et surtout des vins il tire son envie de « faire ça », tout simplement. Donc une démarche écologique, écoutons le (retranscription quasi intégrale de l’interview) :

« Avant ça j’ai été éduqué dans ce sens là parce que mon père était partisan de l’enherbement et le pratiquait dans toutes ses vignes début des années 80. En Champagne c’était le seul et ça n’existait pas.
Déjà cette éducation de préserver sa terre, lutter contre l’érosion, utiliser moins de désherbants, c’était malgré tout désherbé mais il y avait déjà cette notion de « vie » du sol. J’ai déjà grandi là dedans, je n’ai jamais connu une vigne désherbée complètement.

En 2004 mon père a commencé à labourer ses sols, travailler ses sols, arrêter les désherbants. A 12-13 ans, il me mettait sur le tracteur et je labourais et j’adorais ça !

Revenu ici après mes rencontres de vignerons, l’objectif est de continuer, plus de désherbants, plus d’anti pourriture, en conservant le strict minimum anti oïdium et anti mildiou car c’est inévitable.

Je ne suis pas en bio, j’utilise encore des produits de synthèse, pas de certification donc, parce qu’on est en Champagne, c’est compliqué et des années comme 2010 – 2011 ou 2014 ça va très bien en cuivre et soufre, mais les années comme 2012 et 2013, soit je fais 9 passages et 9 traitements avec des produits de synthèse ou je suis en bio jusqu’à 20 passages !  donc gasoil, tassements des sols qui vont avec ! Ce sont des philosophies.

Certains « bios » sont très stricts là-dessus parce qu’ils ont des matériels très légers (chenillards etc…), moi je n’ai pas le temps de faire ça encore. D’autres « bios » encore, passent avec des engins qui font 4 tonnes, qui passent sur des terrains détrempés, donc il y a un manque de cohésion là-dessus. Pour l’instant je n’ai pas le matériel léger pour faire ça, ni le temps.

Côté vin, j’ai commencé à mettre le vin en bouteille avec mon oncle et mon père, on a une ferme et bâtiments communs, chacun son exploitation, mais matériel en commun. Je m’occupe de tout ce qui est mécanisation sur toutes les vignes de mon oncle, de mon père et les miennes. Mon oncle, pendant les vendanges, est au pressoir. On encore des terres agricoles, c’est encore mon oncle qui s’en occupe, enfin voilà c’est une communauté.

Par exemple pour traiter, je fais 11 hectares, donc c’est un peu la course quand il faut y aller. Donc traiter, rogner, tondre etc… »

Vous avez un peu plus de 2 hectares mais vous traitez 11 hectares … ?

 » Oui j’ai 2 hectares, mais je ne m’occupe pas trop du vin, je suis là pour les assemblages, pour donner des coups de main, pour les dégustations, pour les décisions, mais ce n’est pas moi qui vinifie. »

Vous avez différents terroirs, donc de la craie…

 » A Chamery on n’a pas de craie, il faut savoir qu’il n’y a que 30 % de craie dans le vignoble champenois, à Chamery on a 60 % sable, très compliqué. On a un beau cirque autour du clocher, avec des expositions multiples, du sud Est au Nord Ouest, dans tous les sens.

On une diversité de sols très importante : sable, argile, argilo-calcaires, limons, veines de grés, de la craie en plaine mais pas sous la vigne.

J’ai une parcelle d’1h 40 de chardonnay d’un seul tenant, sur des sols argilo calcaires, 50 m plus loin c’est du sable jaune pur, 10 m plus loin, on passe sur une cassure, et on est sur le calcaire. Donc une diversité et une proximité de ces sols de rayon de 50 mètres, très intéressante. C’est très compliqué à comprendre, mais c’est un vrai plaisir fou à travailler, car la vigne réagit très différemment d’un sol à l’autre suivant les expositions, les hygrométries, suivant les plants. Sur la même parcelle, je suis capable de faire trois vins différents. A l’avenir je vais pouvoir faire trois vins différents.

Dans les vignes : anti-mildiou, anti-oïdium – ce sont les seuls intrants – un peu d’engrais organiques, ou un peu de compost de synthèse, mais pas tout le temps, j’ai des vignes qui n’ont pas été fertilisées de puis 6 ans et « ça tient la route » du fait de l’enherbement, depuis plus de 30 ans d’enherbement, un sol enrichi en matière organique naturelle, le sol se suffit à lui-même.

Ce qui est intéressant dans cette démarche, c’est qu’au printemps quand on voit mes vignes on a l’impression qu’elles sont abandonnées. Je ne veux pas tondre, c’est toujours le moment critique de l’année, mais c’est dans le but d’avoir un maximum de matière organique qui s’est nourrie du sol et qui va ré-enrichir le sol, donc un cercle fermé où j’imagine à l’avenir, avoir ce contraste sur les raisins en passant d’une nourriture spécifique du sol pour les plantes qui poussent dans les inter-rangs de vigne. Plantes et herbes qui vont à leur tour se dégrader en humus par les bactéries du sol, les micro-organismes du sol, le substrat d’humus dégradé va à son tour venir enrichir, nourrir la vigne de cette matière organique.
Ce qui est intéressant c’est que sur des sols différents on n’a pas les mêmes espèces, donc ces espèces vont se nourrir de choses spécifiques au sol et vont de nouveau « atterrir » dans ce sol.

Et on ne va pas acheter des tonnes d’engrais, fabriqués en Chine ou je ne sais où et où tout le monde est pareil, dans le Languedoc, en Nouvelle Zélande, en Californie, la même nourriture, c’est la même matière organique pour tout le monde (ce n’est pas mauvais puisque c’est de la matière organique) mais on aplatit tout on met tout le monde au même niveau, et il n’y a plus de personnalité de terroir, il y juste des styles de cépages.

En termes d’adéquation cépage-sol, actuellement vous héritez d’un terroir qui est déjà complanté, est ce que vous remaniez les choses ou vous laissez en l’état ?

Je vais laisser en l’état, je pourrai être tenter de mettre des choses qui semblent plus adaptées ou des porte greffes ou des densités plus élevées, mais travailler avec des vieilles vignes c’est bien mieux que travailler avec une jeune vigne. »

Elles ont quel âge ?

 » En moyenne 35 ans, la plus vieille a 74 ans sur des limons complantés moitié Pinot Noir moitié Pinot Meunier… la plus jeune est de 1989.

Arracher a un coût financier et des jeunes vignes qui n’ont pas d’enracinement ne donnent pas de choses intéressantes, surtout que j’ai de la chance d’avoir des vignes butées et débutes jusqu’au début des années 1980 par mon père qui a commencé l’enherbement sur la parcelle des « Rouleaux » cette parcelle de Chardonnay de 1 ha 40 qui a trois types de sols.

Tout était labouré, pas de désherbant et 82 était une année pluvieuse on ne pouvait pas labourer, et cette plante était envahie d’herbe et on voyait même plus les plants. Mon père a désherbé entre les jeunes plants et ça a dégagé une belle bande d’herbe entre deux rangs. Il n’y avait pas de pièges à lapins et mon père s’est rendu compte qu’ils préféraient manger l’herbe plutôt que les plants.… Mon père a donc laissé comme ça. Et quand il pleuvait, tout le monde ravinait sauf nous. Il en a donc conclu que c’était la solution.

Les premières années personne ne faisait ça, mon père était le « furieux du village ».
Aujourd’hui on a de la chance à CHAMERY car il ya beaucoup de jeunes, ouverts d’esprit, tout le monde est équipé de charrues. Moi je travaille au cheval depuis l’année dernière, j’ai un copain qui a acheté un cheval aussi, on est 2 sur le terroir. »

Et les cuvées alors ?

 » Il y en a trois + 1 :

1 – Un blanc de Blanc 100 % Chardonnay
2 – Un blanc de Noirs moitié Pinot Noir et moitié Pinot Meunier
3 – Un assemblage Chamery 1er Cru parce que pour moi c’est celui qui représente le mieux le terroir de Chamery, Chardonnay, Pinot Noir, Pinot Meunier, sur des années différentes sur des vinifications pas classiques.

Partons de la fermentation, quand ça part en indigène, on laisse partir, si au bout de quelques jours pas parti on ensemence, pas de filtration, pas de collage, assemblé, mis au printemps, sans ou avec malo …On fait rien on intervient que quand il y a un problème.
On n’est pas assez bon pour dicter…On est là pour guider par pour imposer !

Assemblage, mise en bouteille, vieillissement sur lattes et dégorgement.

Pas de dosage, car j’ai des sucres résiduels de prise de mousse. J’ai une cave froide en béton et au ras du sol. Au début, je n’avais pas de recul j’avais de sucres résiduels. Je me posais la question de chauffer la cave, qui était à 10/11 ° pour ramener à 13/14 °C. Puis je me suis dit, chauffer puis ramener la cave à zéro, pour re-doser et rajouter du sucre, autant laisser la cave froide, qui va faire une fermentation lente qui s’arrête quand elle s’arrête !
Ce qui est intéressant c’est que le sucre est là au contact du vin depuis 2 ans et on n’a pas à attendre que le sucre du dosage se fonde avec le vin …
Par contre c’est aléatoire j’ai des cuvées qui ont 1,5 gr de sucre de résiduel et j’en ai d’autres qui ont 7 gr, c’est comme ça. »
Ca s’arrête à cause du froid (la fermentation) ?

« Il n’y a pas qu’une question de froid, il y a aussi une pauvreté en azote qui est en jeu, on a beaucoup d’herbe, donc des fermentations plus compliquées. »

Pouvez-vous expliquer ce que ça implique la pauvreté en azote ?

« Nous avons des vignes qui souffrent à cause de l’enherbement, donc pauvres en azote, pompé par l’herbe entre les rangs de vigne. Tout matériau végétal a besoin d’azote pour vivre. On a déjà une pauvreté d’azote et on n’en ajoute pas à la mise en bouteille (sous forme d’azote ammoniacal pour « puncher » les levures). Quand le levurage est préconisé à 10 gr par hl on est plutôt à 2/3 gr donc pas de punch. Tout ça fait que les levures sont paresseuses et laissent du sucre non fermenté.

4 – Et en 2014, il ya une quatrième cuvée, un rosé d’assemblage mis en 2012, qui vient de sortir. »

DEGUSTATION DES CUVEES CLASSIQUES

« Bouteilles ouvertes pour des anglais il y a trois semaines… restées en vidange avec le bouchon, laissées dans le local ici ! En général je dégorge à la volée et je fais déguster directement parce que je n’ai que ça !

1 – Blanc de Blanc
Mise 2013, je ne peux pas me permettre de garder mes bouteilles en cave, donc je suis toujours à 15 mois pour le moment…

Base 2012 et 2011 100 % Chardonnay (mais pas issu de la fameuse parcelle). Pas de dosage, sucre résiduel qui n’est pas un sucre naturel mais un sucre de betterave qu’on utilise pour la prise de mousse et vu que ma cave est froide, il en reste toujours un peu, de fermentation de sucre de betterave.

La saturation en gaz carbonique dans la bouteille de Champagne, même après avoir fait un peu le vide, fait qu’il y une oxydation nettement plus ménagée que dans une bouteille de vin tranquille. Mais quand même, comment expliquer une telle fraîcheur ? Une telle jeunesse pour une bouteille ouverte il y a trois semaines ? On a un tel volume, une telle densité…

2 – Chamery 1er Cru : Chardonnay – Pinot Noir – Pinot Meunier, bouteille ouverte à la volée ce matin.

Base 2011 et 2012 également. Mise 2013, terroir à majorité de sables, c’est ce qu’on peut goûter en comparaison des autres vignerons de Chamery, c’est le terroir typique du village.

Nez plus fleuri, d’aubépine, de noisette, plus classique, fruit rouge (PM), charnu, gourmand, amertume. Et qu’est ce qu’on peut acheter et qu’est ce que ça coûte ?

J’ai 10 000 bouteilles en production au total et je n’ai pas envie de grossir pour le moment.
Pour les réservations, ma petite sœur vient me rejoindre cet été, il faudra voir ça avec elle cet automne !
3 – Blanc de Noirs : Moitié PN moitié PM, ouvert il y a trois semaines également

Mise 2013. Bouteille qui a plus de punch, mais il faut patienter car on est sur la fermeté, même l’austérité.

C’est un vin d’hiver sur un gibier, à la limite un Foie Gras.
J’estime avoir des vins de saison. Blanc de Blancs pour le printemps etc…

4 – Rosé d’assemblage mise 2012 avec 10 % de rouge Bse 2010 et 2011

3 gr de résiduel – 2000 b. de cette mise de 2012 – 1000 bouteilles seulement sortent en septembre … Car ce rosé a besoin de temps pour se fondre. Traditionnellement quand on goûte un rosé on a d’abord le blanc, puis le rouge. Pour avoir une vraie « construction entre le blanc (chardonnay) et le rouge » il faut du temps.

Ouvert il y a trois semaines, ce vin est plus évolué, mais encore frais, charmeur, magnifique. Un peu animal, framboise, feuille de ronce…c’est un rosé de repas. Sur Chamery on fait des vins charnus, gras, opulents sur certaines années à Ecueil, juste à côté on est plus sur la finesse.

DEGUSTATION DES ESSAIS de CUVEES de CLEMENT

5 – Un coteau Champenois (qui n’aura pas l’appellation) de 2012 en Chardonnay 100 % sur les rouleaux.

En 2010, j’ai fait un essai de parcellaire, revenu du Beaujolais avec plein d’idées. J’ai fait plein de conneries dans la vigne (taille très courte, du coup avec le vent les bruns ne se tenaient pas entre eux…), j’ai retourné toute l’herbe, j’ai eu beaucoup de pourriture. J’ai fait 3 tonneaux (barriques) de parcellaire qui ont eu du mal à fermenter. 18 mois en fût, ça a tourné, tout à foiré …

En 2011 j’ai fait un parcellaire, Blanc de Blancs « les rouleaux ». Ca a marché ! Et j’ai réitéré en 2012 sur la même parcelle qui est en cave depuis le printemps et en 2013, j’ai 3 parcelles. J’ai donc trois fois 5 barriques, qui vont être soutirées aux vendanges, mises en cuve.
Avec des élevages de 18 mois, mise en bouteille au printemps prochain, pour que le vin voie 2 hivers. C’est maintenant dans cette optique là que je pars.
Ce sera un Vin de France ! Car il n’a pas eu l’agrément « analyses analytiques conformes, analyse organoleptique non conforme… », parce que sur les coteaux champenois il ne faut pas plus de 3 gr de sucres résiduels. Il me restait plus de 4 grammes.

Mon idée est de faire des avant premières en vin clair, et ce même vin c’est le même qui est champagnisé et qui est en cave. Il y aura la version vin tranquille et la version Champagnisé.
Mais il n’y a que 120 bouteilles !
Cette bouteille dégustée est ouverte il y a deux semaines. Palette aromatique, bois, puis amertume intéressant qui signe la cuvée en lui ajoutant de la fraîcheur.

Petit tour dans les vignes…

140716_Clément PERSEVAL dans ses vignesOn est ici juste derrière la maison familiale et le caveau de dégustation, ici du sable et de la terre, point de craie et pourtant, quel vin…

140716_Terroir en main Clément PERSEVALCe qui intéresse le plus Clément c’est la bio-diversité et chez lui ce n’est pas un mot, c’est une expérience quotidienne, à pleines mains…

Inutile de vous dire qu’on suivre ce garçon que nous remercions encore une fois ! Un futur Anselme SELOSSE ? Non Clément PERSEVAL tout simplement !

Dégustation du 13 Octobre au MACEO – Vignerons les Toqués

23 jeudi Oct 2014

Posted by CATZ Philippe in Biodynamie, cépage rare, cepage, Dégustation, Nouvelles adresses, Vin de Vallée du Rhône, Vin Naturel

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côte du ventoux, dentelles de montmirail, domaine de la ferme saint martin, guy jullien, marcel richaud, roussane toqués des dentelles, Vallée du rhône, village de suzette

Cette association s’appelait « les Toqués des Dentelles » car les vignerons à l’origine de cette association sont au pied des fameuses dentelles de Montmirail sur Beaumes de Venise, Cairanne, Rasteau, Séguret, Vacqueyras.
Aujourd’hui de nouveaux vignerons venus rejoindre le groupement aperçoivent « de loin par temps clair uniquement », comme me le rappelait l’un d’eux avec humour, les fameuses Dentelles ! mais tous sont dans l’authentique, le bon, le vrai.

Qu’ils soient proches ou loin des Dentelles, les Toqués élaborent tous de jolis des Côtes du Rhône. Ici fis des appellations générique et Village ou nom de village Cairanne, Châteauneuf du Pape, Rasteau,, Séguret, Vacqueyras, Vinsobres… ce qui compte c’est le respect du terroir, de la biodiversité et évidemment du raisin pour avoir une excellente matière première.

Beaucoup de bonne humeur, de modestie, d’humour et une bonne dose de sagesse pour tous ces vignerons dont la qualité tout autant que la géographie des domaines, tient dans un mouchoir de poche.

J’ai dégusté les vins de l’incontournable Marcel, Marcel RICHAUD pardon, pour ceux qui ne sont pas familiers avec les Côtes du Rhône méridionaux.

Ah oui petit cours… désolé pour les initiés : il y a les Côtes du Rhône du Nord (Côte Rôtie, Hermitage, Cornas, Condrieu, St Joseph) situés grosso modo entre Vienne et Tournon sur la rive droite ou Tain sur la rive gauche et ceux du sud, qui commencent après le défilé de Donzères (signe distinctif on voit les éoliennes sur la droite en TGV quand on descend vers le sud) dans une vallée beaucoup plus large). C’est bien de ces derniers qu’il est question aujourd’hui avec Châteauneuf du Pape, Gigondas et Vacqueyras pour les plus connus. Au nord la Syrah règne sans partage pour les rouges et au sud c’est plus compliqué ce serait plutôt Grenache, Syrah, Carignan et quelques autres associés – on dit assemblés – pour les grands rouges. Cela donne des vins gourmands, riches, équilibrés, croquants sur le fruit, ou denses et profonds, puissants et capiteux, mais toujours harmonieux chez ces vrais TOQUÉS, car pour arriver à une telle qualité il faut bien avoir un petit grain…(De raisin en tête du soir au matin!)

Je ne retiendrai que les vins du Domaine FERME SAINT MARTIN situé à SUZETTE, me pardonneront donc les 11 autres vignerons présents dont Marcel RICHAUD qui a « sublimement » réussi ses rouges en 2013 et qui est ravi de la « cueillette » 2014 sous le soleil et la bonne humeur.

Je reparlerai de lui plus tard et des vignerons d’ESTEZARGUES, du Domaine Jean DAVID dans un prochain post également.

Domaine LA FERME Saint MARTIN est situé sur le versant Sud des Dentelles de Montmirail à SUZETTE et des vignes se trouvent également en Appellation Côte du Ventoux au sud du Mont éponyme.

141013_ToquésdesDentelles_Ferme St MARTIN 005Guy JULLIEN (photo) a fait déguster dans l’ordre

1 – LE BLANC 2013, un classique tout en finesse fruité exotique, anis et miel particulièrement parfumé à 50 % roussanne et 50 % Clairette. Terroir argilo calcaire du TRIAS

141013_ToquésdesDentelles_Ferme St MARTIN 0012 – LA GERINE en AOC Côteaux du Ventoux est un vin sur la fraîcheur et le fruit rouge et noir, avec 60 % de Grenache et 40 % de Carignan, c’est un vin de piémont du Ventoux à sol graveleux, qui se traduit par du croquant, mais ce petit rien de plus en bouche qui en dit long sur un terroir et un talent associés, même sur une cuvée simple.

3 – Avec LES TERRES JAUNES en AOC Beaumes de Venise, on entre dans le domaine des grands, bien que ce vin ne voie pas le bois. On est également sur un terroir argilo calcaire du TRIAS au pied des dentelles entre 250 et 500 m d’altitude. C’est une bombe qui embaume le poivre, on imagine un 100 % Syrah et c’est loupé avec 75 %de grenache, mais Guy explique que sur ses terroirs, la Syrah, même en quantité minoritaire s’exprime énormément sur le poivre et avec ses 14 % d’alcool cette cuvée passe comme une lettre à la poste.

141013_ToquésdesDentelles_Ferme St MARTIN 0024 – COSTANCIA 2013 se trouve sur un terroir exposé sud ouest, fait de marnes et d’éboulis calcaire sur les plus hauts terroirs (500 m) de Beaumes de Venise ce qui explique malgré tout sa finesse, grâce à son égrappage total, son long élevage de18 mois bois, moitié cuve, tout en équilibre sur les cépages également 50 % grenache/50 % Syrah sur des vignes de 25 à 50 ans.

141013_ToquésdesDentelles_Ferme St MARTIN 0035 – On termine par la CUVEE SAINT MARTIN Beaumes de Venise 2013 (qui mérite nettement mieux que son étiquette le laisse deviner…), est sur le même terroir de TRIAS que Terre Jaune avec cette fois 80 % grenache et 20 % Syrah, avec des vignes de 50 à 95 ans (c’est que l’on appelle de la vieille vigne en vallée du Rhône…) sur des rendements minimalistes de 25 à 30 hl/ha…, un cuvage long en levures indigènes, zéro soufre pendant la vinification et un léger passage en demi muids pour une partie du volume de vin seulement et le résultat est époustouflant ! une matière dense, soyeuse, puissance et élégance se cotôient, un vrai grand à attendre sagement…

141013_ToquésdesDentelles_Ferme St MARTIN 004

Dégustation de vins italiens au restaurant BEAUCOUP Lundi 6 Octobre 2014

16 jeudi Oct 2014

Posted by CATZ Philippe in Biodynamie, cepage, Dégustation, Nouvelles adresses, Vin d'Italie

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assemblage, Barbera d'Asti, bio, Biodynamie, cento filari, cepage, Freisa, Freisa d'Asti, Piemont, Pino Nero, simone Roveglia, SO2, terroir, vin du Piemont, vin italien

Traditionnellement Septembre et Octobre ont des lundis bien remplis pour les sommeliers et œnologues.
Ce Lundi 6 octobre était particulièrement chargé avec la dégustation de vins du monde organisée par Planète Vins International au restaurant BEAUCOUP, qui portait mieux son nom que jamais car l’affluence de vignerons, bouteilles et dégustateurs était telle que je me suis concentré (à l’entrée) sur les vins italiens.

Que de découvertes avec des domaines pour moitié en BIO ou reconversion, voire en Biodynamie – sans le revendiquer ouvertement d’ailleurs – qui proposent des vins d’une élégance souvent remarquable malgré des degrés supérieurs à 13 % la plupart du temps.
Il faut beaucoup de doigté, de métier pour réussir à faire oublier les degrés tout en maintenant finesse, élégance, fraîcheur et « buvabilité », et surtout à faire passer l’expression authentique du raisin sur son terroir : Partition délicate, qui propose au vigneron des défis et des choix difficiles. Ici, la plupart des vignerons des domaines dégustés ce lundi 6 octobre s’en tirent avec maestria.

Je me concentrerai sur 3 vins du même domaine, CENTO FILARI, en sud Piémont.
C’est Simone ROVEGLIA qui est aux commandes, d’abord grand amateur de vins et qui s’est mis à « faire du vin » il y a une vingtaine d’années dans le sud du Piémont.

Simone ROVEGLIA

Pour commencer sa cuvée de Barbera d’Asti 2013 qui met superbement en bouche avec une fraîcheur et un équilibre acide/alcool remarquable (malgré les 14,5 % d’alcool) sur du fruit rouge croquant et une belle gourmandise. Ici on est sur un élevage inox 100 % avec une mise à mi mars 2014, bouteille déjà prête à boire.

Vient ensuite la formidable cuvée IL Brigante PINOT NERO 2011, dont je garde un souvenir particulièrement ému. C’est une cuvée puissante, mais fraîche et surtout très aromatique, dont la longueur et la complexité sans lourdeur signent un grand vin qui fait oublier ses 14,5 % d’alcool. On navigue au fil de la dégustation entre un grand cru de Chambolle-Musigny (par la profondeur, le velours de ses tanins et sa gourmandise), un Côte Rôtie (par sa palette empyreumatique, de créosote surtout et de poivre) et un Châteauneuf du Pape parr sa puissance, sa rusticité et ses arômes de réglisse et de fruits noirs.
Ici la magie provient du terroir, du cépage et du savoir faire du vigneron qui réalise un assemblage de deux élevages de 6 à 7 mois : 50 % inox et 50 % foudre de 5 hl (pas neuf) pour une mise en décembre de l’année suivante (2012). Au total on est à moins de 70 mg de SO2, quel talent ! Comme l’explique Simone, tout vient du respect du terroir et du raisin qui s’y exprime.

Le Freisa d’Asti 2012 vient couronner cette dégustation magnifique.
Le Freisa d’Asti est un vin issu du seul Freisa, cépage cousin du Nebbiollo qui a bien un air de famille avec son bouquet très aromatique et ses tanins bien présents. C’est une bouteille dont la mise a été réalisée au printemps 2014. L’élevage est ici de 8 mois en « tonneau » (50 %) comprenez foudre et 50 % cuve inox. C’est une bouteille à attendre sans doute plusieurs années, mais très prometteuse.

Vins d’Auvergne

25 mardi Mar 2014

Posted by CATZ Philippe in Biodynamie, cepage, Découverte d'un vignoble, Dégustation, Nouvelles adresses

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arkose, basalte, basaltique, bio, Biodynamie, calcaire blanc, côtes d'auvergne, chardonnay, ecocert, gamay, granit, malo, mondeuse, parcelle, Pinot Noir, pouzzolane, sucre résiduel, vin de pays du puy de dôme, volcan, volcanique

Plutôt que le Georges V et les grands vins vinifiés par Stéphane de RENONCOURT (dégustés l’an dernier et tout à fait remarquables), j’ai choisi, hier, la cartonnerie et son salon des vins d’Auvergne et du Forez sûrement passé inaperçu dans le politiquement correct du milieu du vin et pourtant.

Cette année j’y ai notamment découvert les vins d’Yvan Bernard (AOC Côtes d’Auvergne), en bio (certifiée Ecocert 2010) et qui se tourne avec prudence vers la Biodynamie, sans s’y mettre vraiment, juste ce qu’il faut, il « suit » « écoute », « observe » mais il est liiiiiiiibre …Yvan ! il est plein de bon sens et surtout de talent. Jugez-en.

1 – OPPIDUM 2013 :  blanc 100 % Chardonnay 2013  – Une merveille d’équilibre.
Un nez plein de fruits et de fleurs, qui explose en bouche avec gras et immédiate impression de plénitude sur les mêmes touches fruitées et florales qu’au nez mais cette fois avec une forte minéralité (et elle est bien là) en plus, une explosion en bouche.
Pas de « malo » sur cette bouteille qui comporte 2 gr de sucre résiduel à la belle fraîcheur et finesse qui s’expliquent par la parcelle de calcaire blanc et de débris de basalte dont est issu le raisin. Yvan a poussé les maturités à leur optimal  sur cette cuvée « 48 heures après les raisins explosaient, il n’y avait plus rien et la peau était rose, brune et si fragile ».

J’ai eu la curiosité d’aller sur son site (en fait un blog) dont est issu ce texte :
Il dit : Voir ce que les vignes « ont dans le ventre »…. Voilà ce qui motive mon travail. Chaque parcelle donne une cuvée différente ».

8 hectares répartis sur les communes de Montpeyroux, La Sauvetat, Authezat, Corent et Boudes constituent le domaine.
Pas de produits chimiques de synthèse, traitements à base de plantes, respect du calendrier lunaire, retour au travail du sol sont les principaux axes de travail dans les vignes. Respect des levures indigènes, macération et élevage adapté à chaque cuvée sont les leitmotivs à la cave. Suit le rosé…

2 – CORENT (commune) issu de Gamay de pouzzolane  : Rosé de pressurage (pas un nouveau cépage la pouzzolane, mais une sorte de terre de volcan faite de projections volcaniques essentiellement basaltiques et qui donnent au raisin un caractère très minéral, voire épicé. Au nez c’est un vin fruité plutôt petits fruits rouges,  épicé/poivré dans le style mondeuse. En bouche, l’attaque est minérale, très minérale (on a l’impression de manger de la terre fumée), puis cède le pas au fruité et au floral,(bouquet de pivoines), c’est un rosé vraiment typé, original qui ne laisse pas indifférent et c’est gourmand on en « redemande ».

Ses trois rouges sont tout aussi dignes d’intérêt à commencer par

3 – DOMES 2013 assemblage de 80 % Gamay et 20 % Pinot Noir sur basalte : A l’attaque minérale, puis de fruits rouges et retour de la minéralité en font un « joli canon » rafraîchissant pour un joli piquenique de terroir.

4 – « ARKOSE » 2012, issu de vieilles vignes (60 à 70 ans) de Gamay 100 % – Cuvaison longue d’un mois puis élevage en fût de 500 litres dont 1/3 de neuf, pendant un an. Il s’agit d’un Gamay d’Auvergne (pas tout à fait le Gamay du Beaujolais) qui donne un style Syrah au nez et en bouche avec une attaque tannique bien loin d’un beaujolais (à la rigueur un Morgon Côte du Pÿ de Foillard et encore). L’Arkose est un granit décomposé puis Re-sédimenté. Belle bouteille de semi garde qui devra être carafée sur une belle côte de bœuf ou un gibier à poil.

Enfin, apothéose avec ce…

5 – PETROSUS (En Vin de Pays du Puy de Dôme car 100 % Pinot Noir) et du nom latin du village de Yvan BERNARD, qui est l’ adjectif latin voulant dire « plein de pierres » : quand on goûte le vin on comprend. Garde minimale 5 ans… De la pierre, de la pierre, encore de la pierre et enfin, après une bonne aération du fruit. Assurément un vin pour les tailleurs de pierre amateurs de tanins et pas pressés : la madiran du coin en somme !

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